Semaine de ballade dans les mornes
Départ de Port à Piment à l'ouest de la côte sud.
Remontée de la rivière et des tronçons de la piste épargnés par les crues....
Passage par Grand-passe, village de commerçants et d'artisans.
Une école professionnelle administrée par un couple de pasteurs est à l'origine de nombreux ateliers de fabrication de meubles. Armoires rustiques, buffets, chaises....
Traversée de Seche
Le chemin fait de grosses pierres traverse et retraverse le lit de la rivière (le niveau de l'eau est bas!) pour arriver à Rendel, le gros bourg-centre avec les écoles et le collège (très bien tenu auparavant par des religieuses canadiennes, et aujourd'hui par des prêtres haïtiens)
aquarelle de Pauline
Après un petit arrêt boissons (fraiches même s'il n'y a pas d'électricité dans la ville!) on quitte la piste pour un sentier dans la montagne.
3 heures de montée avec la chaleur... comme toujours on part trop tard sous le soleil brulant, et puis il faut saluer tout le monde sur le passage...
Arrivée au village au sommet de la colline, vue sur la vallée et la mer des Caraïbes!
En bas Rendel, et la rivière qui emmène chaque année un nouvelle part du bourg et un nouveau tronçon de piste.
Les ouragans de plus en plus violents et la déforestation rampante pour la fabrication du charbon de bois et de la chaux provoquent des crues hors de contrôle qui ravagent le paysage et les hommes.
Au village, les maisons sont dispersées dans la végétation tropicale. Presque tout est consommable: mangues, noix de coco, abricots, ananas, café, pois congo, haricots noirs, maïs, patate douce, igname, cacao..... seuls les Mapous, arbres géants liés au vaudou font exception (Magique, sacré, arbre des âmes???..)
Les maisons souvent pauvres et dépourvues de mobilier sont construites en mortier de chaux sur armature tressée en bois. Le toit est en tôle ondulée sur charpente légère de branches.
Un maçon reprenait ici les murs de la la maison.
Ce type de construction semble bien adapté aux risques sismiques : léger, parfaitement lié et sans ces dalles de béton qui ont tant tué à Port au Prince...
La fabrication de la chaux demande énormément de bois. 2 manguiers adultes ont été coupés pour fabriquer ce four. En plus des problèmes de déforestation, ce sont les ressources du village qui s'en vont en fumée...
La maison comprend 2 à 4 petites pièces avec un espace protégé de la pluie et du soleil.
La cuisine est séparée, construite en bois tressé avec un toit en feuilles de palmier.
Des espaces dégagés autour de la maison permettent le séchage des récoltes.
En arrrière le mont Macaya et son parc national...
Dans ces villages de paysans, les grands parents et surtout les grands mères gardent les petits enfants, les jeunes étant partis chercher du travail à la ville (souvent loin à Port au Prince).
La religion est un des plus forts vecteurs de lien social. Les habitants sont venus de partout répéter les chants pour la chorale de l'église. Certains, issus de la période de la théologie de la libération sous Aristide, sont très revendicatifs.
La maison de nos hôtes est très belle et confortable: bien construite, avec des couleurs gaies, impeccablement entretenue, fraiche la journée...
Les espaces extérieurs sont bien différenciés avec l'acceuil sur le devant et une partie plus familale en arrière.
A l'avant de la Maison, un enclos jardiné donne fruits et légumes à portée. Les cabris, mulets et poulets y sont gardés la nuit.
Sur l'arrière, la cuisine en 2 pièces permet la préparation des repas au charbon de bois.
Endroit où il fait bon vivre, propice aux discussions...
La salle à manger avec des magnifiques meubles de Grand-Passe ; le repas nous attend avec du jus de fruits de la passion (grenadia), des tranches d'annanas succulentes, du riz au pois, de la sauce aux pois noirs, du cabris boucané, du poulet pays et du café du jardin bien sucré...
Au départ, une grande traversée était prévue dans les mornes jusqu'au village de sixième, où nous attendait un cabri ... mais la pluie nous a retenu à la maison... Prochaine fois... !!